DAVID

39 ans en couple, 2 enfants
Délogés 3 mois
Revenus dans leur appartement

temps d'écoute : 2'46

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« On a habité plusieurs semaines chez une amie qui nous prêtait son appartement. Tous les matins j’amenais ma fille à l’école, tous les matins on passait rue de la Palud devant le lieu où ils déconstruisaient (ndlr : l’immeuble voisin du sien). C’était extrêmement violent. Sur la fin on ne savait même plus pourquoi on était évacués, et tous les soirs ma fille se mettait à pleurer en demandant pourquoi on rentrait pas et où était sa chambre. Et moi ne sachant pas que répondre. C’était violent par rapport aux enfants, nos gamins nous voyaient un peu paumés, on savait plus trop où on allait. Tous les jours on nous disait « Dans 15 jours c’est bon » et au final ça a duré 4 mois. Pendant 4 mois on ne sait pas si on va pouvoir rentrer chez soi ou pas.

Y a des bouquins que je voulais protéger, et la bouilloire ça représente la reproduction d’un quotidien avec des objets insignifiants, mais qui sont une part de chez nous qu’on apporte à l’extérieur. Mais on a beau essayer de reproduire ce quotidien, on n’y arrive pas. L’attente est violente car on ne sait jamais où on est : chez soi, chez quelqu’un, à l’hôtel… On est toujours à la recherche d’un truc, dans un inconfort et une violence assez terrible. »

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