« Je suis passé du statut de mec de 25 ans qui fait ses trucs, avec ses privilèges, qui ne s’attend pas à ce que ce genre d’évènement puisse arriver, à un état où, du jour au lendemain, on m’appelle « délogé ».

Parmi tous les gens à qui tu t’adresses, on te fait toujours percevoir que tu quémandes l’aumône. Pour la première fois de ma vie on me propose des tickets alimentaires, on nous fait sentir qu’on devient des assistés, qu’on est des poids, des boulets. Du coup, quand on arrive dans le collectif (NDLR : Martin est devenu bénévole au Collectif du 5 novembre) et qu’on commence à militer, on la transforme cette réalité.

D’un coup je deviens acteur de mon destin, car jusque là j’attendais que quelqu’un s’occupe de moi : une assistante sociale, la mairie, mon bailleur… Ce droit au lieu de l’attendre, d’un coup je vais le chercher, le revendiquer. Moi, ça m’a donné foi en notre capacité à faire bouger notre destin. »